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Sources juridiques médiévales et outils numériques

Introduction

Aujourd’hui, à l’ère de la société de l’information, la numérisation généralisée facilite la vie quotidienne. Il en va de même pour les chercheurs. Il y a encore une douzaine d’années, l’étude des sources primaires, fondement de toute activité académique en histoire et en histoire du droit, nécessitait de se rendre dans des bibliothèques ou des archives. Aujourd’hui, Internet les ramène à la maison et offre un accès facile, souvent gratuit, à des ressources qui n’étaient auparavant disponibles que dans des institutions spécialisées.

Ce chapitre vise à présenter la variété des ressources accessibles sur Internet du point de vue de l’histoire juridique médiévale. Il présente tout d’abord les dépôts d’archives en ligne, en accordant une attention particulière à ceux qui offrent un accès aux manuscrits, aux incunables et aux imprimés anciens, ainsi qu’aux éditions critiques des sources primaires. Dans la seconde partie, des outils en ligne sélectionnés pour faciliter l’examen des sources juridiques médiévales sont discutés, y compris les nouvelles technologies qui sont de plus en plus audacieusement utilisées dans la recherche historique, telles que la Reconnaissance de l’écriture manuscrite (HTR).

Bien entendu, il est impossible d’énumérer toutes les ressources disponibles en ligne. C’est pourquoi la plus grande partie de l’article a été consacrée aux portails à profil historico-juridique, c’est-à-dire ceux où la grande majorité des sources sont de nature juridique, ainsi qu’aux portails consacrés aux manuscrits médiévaux. La même retenue a été observée en ce qui concerne les outils. Ceux qui peuvent s’avérer les plus utiles pour l’étude des sources juridiques médiévales sont discutés plus en détail. Le catalogue des ressources en ligne, plus large, continuellement mis à jour et développé, est disponible sur le site du projet FONTES – FOstering iNnovative Training in the use of European legal Sources.

Les archives juridiques en ligne : catalogues, collections, portails et médias

L’expansion d’Internet et des nouvelles technologies a conduit à une numérisation omniprésente des collections de bibliothèques et d’archives et, par conséquent, à une croissance rapide des dépôts de sources en ligne. En conséquence, des millions de livres, de documents et de matériel d’archives conservés dans des institutions du monde entier sont facilement accessibles à partir de votre ordinateur ou de votre appareil mobile. Presque tout le monde a eu l’occasion d’utiliser des portails tels que Google Books, HathiTrust ou Internet Archive, qui offrent un accès en ligne gratuit à des dizaines de millions de publications. Les bibliothèques traditionnelles ouvrent également leurs collections, souvent par l’intermédiaire de portails distincts appelés bibliothèques numériques.

Au cours d’une recherche, les portails nationaux méritent d’être visités. On trouve par exemple le portail français Gallica (bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France), le portail allemand Deutsche Digitale Bibliothek, le portail italien Internet Culturale ou le portail polonais Polona. Les sites qui proposent des métamoteurs sont également intéressants. En agrégeant les résultats de recherche d’autres moteurs de recherche, ils permettent d’interroger simultanément les ressources de nombreux dépôts numériques. Des exemples de tels portails sont la Federacja Bibliotek Cyfrowych (Fédération des bibliothèques numériques) polonaise, qui permet d’interroger les ressources de plus de 150 bibliothèques numériques polonaises (dont Polona), ou Europeana, développé sous l’égide de l’Union européenne.

Ces portails donnent accès à divers objets, dont des manuscrits. Il existe cependant des sites web dont l’objectif principal est de cataloguer ou de mettre en ligne des manuscrits médiévaux. La Bibliothèque nationale de France leur a même consacré un portail spécifique (BnF Archives et manuscrits). D’autres sites similaires méritent d’être visités. Ils sont classés par ordre alphabétique des pays où les archives juridiques sont conservées.

Des catalogues nationaux pour la recherche

Et enfin le moteur de recherche européen fédéré d’Archives Portal Europe.

Pour une recherche concernant les sources juridiques médiévales

Concernant les sources médiévales du droit, certains portails spécifiques ne peuvent pas être omis pour mener à bien de futures recherches. Vous pouvez trouver de nombreux sites web qui offrent un accès aux textes originaux ou édités de manière critique, qui les cataloguent ou qui fournissent des guides sur les sources primaires et secondaires. Il convient de prêter attention à :

Recherches concernant le droit romain

Recherches concernant le droit canon

Coutumes et législations locales

Catalogues et bases de données remarquables

La Collection de sources du droit suisse ou Sammlung Schweizerischer Rechtsquellen (SSRQ) est une plateforme suisse pour l’édition électronique de textes juridiques du passé, du début du Moyen Âge à la fin du XVIIIe siècle. Les textes sont disponibles dans la norme d’édition électronique TEI (Text Encoding Initiative) à l’aide de la plateforme TEI-Publisher. En 2024, elle contient près de 4 500 objets numériques. L’utilisateur dispose de plusieurs options de recherche. Il est possible d’effectuer une recherche par division historico-géographique (c’est-à-dire par cantons) mais aussi à l’aide de plusieurs attributs, notamment le titre, la langue et les dates. L’interface est disponible en français, allemand, italien et anglais. L’édition électronique en TEI permet d’afficher une série de données, telles que l’explication des personnes et des lieux mentionnés dans le texte, ou des notes relatives à d’autres copies de la source.

IURASources of Law from the Past est un répertoire contenant des sources historiques juridiques polonaises numérisées du Moyen Âge au XXe siècle. Il est hébergé par la faculté de droit et d’administration de l’Université Jagellon. Il est continuellement développé, à la fois en termes d’outils et de présentation du contenu. Il vise à rendre les sources aussi largement disponibles que possible et sans délai de consultation. Pour cette raison, le dépôt contient plusieurs types d’objets. Tous sont facilement consultables. Tout d’abord, il y a des scans d’éditions de sources critiques traditionnelles – telles que la législation de la Diète polonaise (Sejm) publiée dans la série Volumina Constitutionum, disponible dans une collection spéciale. Ensuite, des sources inédites y sont numérisées. On trouve par exemple les transcriptions de manuscrits des archives des tribunaux ruraux du Sud de la Pologne (préparées il y a plus de 40 ans), qui sont disponibles sous forme de lectures consultables avec les commentaires nécessaires. Enfin, de nouvelles éditions critiques en ligne sont préparées pour être publiées dans IURA, comme la collection de droit municipal médiéval (Ius municipale Magdeburgense) ou des écrits juridiques (XVIe-XVIIIe siècles). Le texte transcrit est généralement accompagné de scans d’un manuscrit ou d’un imprimé ancien. Les ouvrages sont répartis en collections thématiques et chronologiques. Outre la recherche dans les collections, IURA propose d’autres méthodes d’interrogation, notamment la recherche dans le champ de recherche (le contenu et les métadonnées sont filtrés) ou dans les index. Ces derniers regroupent les métadonnées en catégories selon le système Dublin Core 1.1.

La base de données est encore en cours de développement et une grande attention est accordée à la normalisation des métadonnées qui décrivent les recueils. Cet objectif est atteint, par exemple, en reliant les données géographiques à la liste Geonames et en travaillant sur des vocabulaires contrôlés. Ces derniers rassembleront des métadonnées pour décrire le contenu des objets de manière structurée. Grâce à ce système descriptif, la recherche dans les index peut devenir encore plus précise. IURA comprend également un outil supplémentaire pour comparer les versions de texte (Collatex, voir un manuel ici). L’interface est disponible en polonais et en anglais, tandis que les sources sont publiées dans les langues originales. En outre, une collection de traductions anglaises des sources a été lancée.

Paralipomena Iuris, le guide de João Carlos Mettlach sur les ressources en ligne (de nature normative et doctrinale) du droit romain, du droit canonique, du ius commune et de bien d’autres est également intéressant.

Il convient également de prêter attention aux sites web des projets tels que : Irnerius (collection de codices juridiques du Reale Collegio di Spagna de Bologne), CLCLCL (Civil Law, Common Law, Customary Law), la base de données des manuscrits juridiques médiévaux Manuscripta juridica supervisée par Gero Dolezalek, et enfin le Bio-Bibliographical Guide to Medieval and Early Modern Jurists, catalogue des canonistes et civilistes médiévaux et du début des temps modernes, basé sur un guide préparé par Kenneth Pennington.

Sur l’histoire du droit

Enfin, il existe des sites qui peuvent servir à mieux connaître l’histoire du droit. Il s’agit, entre autres, des guides préparés par l’Edinburgh Law School, les Bodleian Libraries (University of Oxford), la Harvard Law School Library, la Duke Universit (histoire du droit anglais) ou l’American Society of Legal History.

On trouve aussi des sites internet portés par des chercheurs comme ceux de Gero Dolezalek ou Kenneth Pennington ainsi que par des blogs, par exemple European Society for Comparative Legal History, Legal History Blog, Forum historiae iuris, Legal History on the Web, Rechtshistorie, ou la série de podcasts sur l’histoire du droit préparée par Emanuele Conte, Legal History from the European Perspective (disponible sur Apple Podcasts, Google Podcasts et Spotify).

Les outils digitaux pour faciliter l’étude des sources juridiques

La numérisation ne concerne pas seulement les sources en elles-mêmes. Elle concerne également toutes sortes d’outils qui facilitent l’étude des sources juridiques. Tout d’abord, les dictionnaires et glossaires latins en ligne sont abordés. Ensuite, d’autres outils facilitant le travail sur les manuscrits sont présentés.

Traduire le latin grâce aux dictionnaires en ligne

Internet permet d’accéder facilement et souvent gratuitement à de nombreuses version numérisées de dictionnaires consacrés au latin. En voici quelques-uns :

Dans les années 1920, l’Union académique internationale a lancé un appel visant à remplacer le glossarium de Du Cange. Les travaux ont commencé et ont abouti à la publication de dictionnaires de latin médiéval dans plusieurs pays. Certains d’entre eux sont disponibles gratuitement en ligne. Il s’agit notamment du Dictionary of Medieval Latin from British Sources (DMLBS), Lexicon Mediae et Infimae Latinitatis Polonorum (LMILP), Latinitatis Medii Aevi Lexicon Bohemorum (Lex. Bohemorum), Mittellateinische Wörterbuch (MLW), et du dictionnaire français Novum Glossarium Mediae Latinitatis (NGML).

En ce qui concerne les dictionnaires juridiques, il convient de consulter le Frühmittellateinisches Rechtswörterbuch de Gerhard Köbler, un dictionnaire latin-allemand de termes juridiques du haut Moyen Âge.

Enfin, les métadictionnaires, c’est-à-dire les dictionnaires en ligne qui regroupent les résultats de recherche de plusieurs dictionnaires, s’avèrent particulièrement utiles. La plateforme Logeion de l’université de Chicago est entièrement gratuite (elle comprend, entre autres, le Lewis & Short, le DMLBS, le Du Cange et Le Gaffiot). Au contraire, la base de données Latin Dictionaries (DLD) de Brepols est payante : elle peut être accessible via abonnement des bibliothèques universitaires. Elle contient de nombreux dictionnaires de latin classique et médiéval (y compris le LTL de Forcellini et plusieurs dictionnaires nationaux de latin médiéval). Enfin, il ne faut pas oublier que l’intelligence artificielle devient de plus en plus compétente en matière de traduction de textes, y compris en latin. Son usage doit rester particulièrement raisonné.

Des outils en ligne pour lire et comprendre les sources juridiques

Internet permet non seulement d’accéder aux manuscrits, mais aussi d’en faciliter la lecture. Le lecteur en ligne Enigma, développé par le CIHAM et le CNRS permet d’identifier les mots manuscrits qui n’ont pas été entièrement déchiffrés. Lors de la saisie des lettres dans le moteur de recherche, les caractères problématiques peuvent être remplacés par des caractères génériques (astérisques, etc.). Enigma répondra en fournissant une liste de solutions possibles. En outre, lorsque l’on est confronté à des abréviations, des dictionnaires spécialisés peuvent s’avérer utiles. Le Lexicon abbreviaturarum d’Adriano Cappelli est notamment disponible en ligne gratuitement pour déchiffrer les écritures anciennes.

Pour l’étude des monuments du droit romain et du droit canonique – le Corpus Iuris Civilis et le Corpus Iuris Canonici – la base de données Repertorium utriusque iuris peut s’avérer un outil utile. Elle recense tous les titres des corpus du droit civil et canonique avec les premiers mots de chaque norme. Sa consultation facilite ainsi grandement l’identification des références citées dans les ouvrages du passé. Un index similaire préparé par Heino Speer est disponible ici (il concerne seulement le Corpus Iuris Civilis).

Des outils peuvent également aider à lire les manuscrits et les textes imprimés. La technologie de Reconnaissance de l’écriture manuscrite (HTR en anglais) est particulièrement prometteuse. En se basant sur un large échantillon de documents manuscrits et grâce à une formation basée sur l’apprentissage automatique, il est possible d’obtenir des lectures de haute qualité du manuscrit. Il est certain qu’avec le temps, ces outils seront en mesure d’aider à la lecture d’éléments plus petits et accessoires de sources manuscrites, tels que des notes marginales sur des manuscrits ou de vieilles gravures. Le logiciel le plus connu est le logiciel européen TRANSKRIBUS, mais on peut trouver d’autres programmes similaires. Il est intéressant de consulter la liste disponible sur le site Adfontes de l’Université de Zurich.

Conclusion

Internet et les technologies de numérisation ont ouvert une nouvelle ère dans le domaine de l’étude des sources juridiques médiévales. Derrière un écran d’ordinateur, les étudiants, les enseignants et les chercheurs ont accès à des manuscrits, des imprimés et des éditions critiques de textes juridiques de toutes sortes (normatifs, doctrinaux, pratiques) provenant du monde entier. Des bibliographies, des inventaires et des catalogues en ligne et consultables facilitent les recherches. Les dictionnaires, métadictionnaires et bases de données disponibles sur le web accélèrent l’examen des sources. Cependant, il faut être conscient qu’ils ne remplaceront jamais les êtres humains. Même si un logiciel HTR lit un manuscrit, cette lecture doit être vérifiée. Même le meilleur dictionnaire ne tiendra pas compte du contexte (social, politique, économique, juridique) dans lequel un mot apparaît. Une analyse automatique des données nécessite une vérification et une interprétation compétente. Enfin, le texte juridique lui-même doit être interprété en tenant compte de nombreux facteurs internes et externes, y compris les circonstances de sa création et de son application. La richesse d’Internet et des nouvelles technologies doit être utilisée avec habileté et prudence, sous peine de perdre la compréhension critique des sources.

POUR FAIRE LE POINT

  1. Citez au moins cinq endroits où vous pouvez trouver des informations utiles sur les collections de manuscrits médiévaux européens.
  2. Quelles sont les caractéristiques des bases de données SSRQ et IURA ?
  3. Quels (méta)dictionnaires en ligne peuvent être utiles lors de l’étude de documents médiévaux latins ?
  4. Comment la technologie HTR peut-elle aider à examiner les sources médiévales ?

Sitographie :

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